"Le Tour des Cirques (120km, 7200D+, 8200D-), c'était l'objectif (commun
avec un ami) de l'année avec une préparation plutôt bonne mais en dent
de scie, sans véritable course de préparation, et donc la crainte de
manquer de caisse.
On décide d'imprimer notre rythme et de ne pas se laisser griser trop
facilement par l'ivresse de la montagne (parce que c'est très beau), ni
de vouloir suivre les concurrents partis trop vite, d'autant plus que le
début de course offre un terrain plutôt propre et peu piégeux (à part le
soleil qui fera très mal: 307 abandons sur 564 partants). Le plan, c'est
de monter à bon rythme pendant toute la course et de s'appliquer à faire
les descentes à "l'économie" en se concentrant sur la technique, de
façon à éviter la casse et les traumatismes en descente et à bruler nos
calories en montée. Alors c'est vrai qu'on passe un peu plus de temps
aux ravitaillements pour s'alimenter mais on rattrape systématiquement
des coureurs dans chaque montée, et même dans les descentes.
Nous parvenons à gérer les 80 premiers km juste avant les premières
lueurs du soleil, sans trop de fatigue ni de lassitude. A partir de là,
l'organisation nous avait réservé 25km de sentiers très techniques: très
irréguliers en montée et impossibles à courir ni à marcher rapidement en
descente. Enfin pour nous achever les quadriceps 1400m de D- (les moins
ludiques et les moins beaux du parcours) sur 10km.
On termine en 29h36 à la 87ème et 88ème places, en 29h36mn17s, heureux.
La suite sera pas mal non plus. Nous mangeons un morceau à l'arrivée,
prenons la direction du camping, de la douche pour conclure sur une
petite sieste avant de fêter ça le soir.
Il fait beau, on s'endort à l'ombre des arbres et on se fait réveiller
par des pluies diluviennes, avec tout le bordel dehors, et le corps qui
ne veut plus bouger. On se déplace comme on peut, on range le barda, on
s'enferme dans la tente, on se recouche, et là le matelas se dégonfle
rapidement. On comprend que c'est mort dès que le cul touche par terre.
On se rendort quand même du sommeil du juste. La soirée sera simple et
efficace, deux pintes et un repas bien gras auront raison de nous,
devant le match de rugby et retour au dodo, avant le retour sur Lyon.
A part ça, c'est la plus belle course que j'ai faite à ce jour (je les
ai pas toutes faites non plus), et si le beau temps est de la partie et
que vous êtes prêts à avaler 80km, 120km ou 160km, alors je vous la
recommande vivement. Là-bas encore, l'organisation est vraiment top et
les bénévoles aussi.
Petite réflexion philosophique sur la condition de traileur (ou coureur
nature):
J'aime beaucoup faire des sorties nature seul de temps en temps, en
phase de préparation ou juste pour le plaisir.
Mais partager la course avec quelqu'un, qu'on connaît de surcroît, c'est
quand même quelque chose de fantastique.
Il nous a fallu un peu moins de 30h pour boucler le Tour des Cirques
2015 (WE du grand raid des pyrénées) et on ne s'est pas quitté d'une
semelle.
On se passe des barres, de la boisson, on se remonte le moral, on se
détend en discutant avec les bénévoles aux ravitaillements, on parle
pour passer le temps, on se relaie
en tête, on râle un peu, on prend des nouvelles des petits bobos... A
partir de là, on ne peut pas vraiment appeler ça un sport individuel.
Évidemment, c'est plus facile dans la mesure où les niveaux sont
équivalents et les objectifs partagés. Mais tout seul, on a encore moins
de garanties d'arriver plus vite, ou d'arriver tout simplement.
J'espère qu'on arrivera à organiser encore plus de sorties "longues"
cette année avec la MJC!
A bientôt sur les sentiers!"
Ce serait assez sympa de nous donner une idée de la date de cette course ... juste pour savoir !
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